Leon Roufosse© 2009 • Privacy Policy • Terms of Use
L’histoire incroyable de Babette
Je m’appelle Babette et je vais vous raconter l’histoire de ma vie de petite chienne.
Tout a commencé lorsque chiot, j’ai eu la malchance de naître au mauvais endroit. J’espérai être choyée, aimée et respectée, mais malheureusement, la mercantile m’a vendu à des gens violents et peu scrupuleux qui m’ont abandonnée alors que je n’avais pas encore un an chez une horrible femme qui avait déjà plus de 30 chiens, des grands, des petits, des molosses. J’ai compris de suite en arrivant dans ce lieu sordide, puant que j’allais beaucoup souffrir. La majorité de mes semblables étaient sales et dégageaient des odeurs nauséabondes comme l’habitation et la femme d’ailleurs. Il y avait des petites cages où étaient enfermés des pauvres chiennes et chiens drogués car pour rester calmes et ne pas ameuter les voisins. Certains étaient déjà décédés soit parce que les drogues étaient mal dosées soit parce que, vu le nombre, elle ne savait pas s’en occuper correctement et oubliait de les nourrir et les abreuver, de même pour les soins trop couteux pour de telles meutes.
Je deviens donc la nouvelle. Dès mon arrivée, je fus mise en cage. J’étais jolie avec mes beaux cheveux longs, ma petite frange. Il faut dire que je suis un petit Yorkshire.
Je ne supportais pas d’être enfermée, j’avais très peur, j’étais paniquée, je stressais, je pleurais, je voulais me sauver de chez cette horrible femme, qui mis à part des coups, des insultes, des menaces qui pleuvaient, la nourriture rarissime et de surcroit immonde, peu d’eau car elle n’avait pas le temps de nettoyer les cages de ses prisonniers qui lui rapportaient pourtant beaucoup d’argent et de gadgets en tout genre.
Je suis restée 2 ans dans ma cage lugubre et puante, je servais à la reproduction, mes petits étaient vendus à l’âge de 5 semaines.
Lorsque je ne lui servis plus à rien, et vu l’état dans lequel je me retrouvais, cachectique, maladie importante de peau, des ulcères aux yeux, j’étais en état de grand stress et complètement paniquée, mes oreilles étaient remplies de gale et j’en passe.
J’ai donc été tronquée à l’une des amies de cette monstrueuse femme qui, malgré mon triste état, m’a fait saillir rapidement. J’étais tellement faible que mes bébés sont tous décédés.
Cette femme était une très bonne amie de l’autre bourreau et ses conditions de vie pareilles. Plus de 20 chiens, des chats, des rongeurs, des oiseaux et tous malades, vivants dans la puanteur, les puces, la vermine avec mes petits compagnons d’infortune. Nous avons vécu dans conditions de souffrances extrêmes, coups, insultes, sous-alimentation, maladies. Cette monstrueuse femme disait qu’elle était dépassée et que nous l’énervions. Souvent aussi, elle se disputait soit avec ses voisins, soit avec des quidams, soit sur les réseaux sociaux et c’était nous qui en ramassions car il fallait bien qu’elle passe ses récurrentes colères sur quelqu’un. Nous étions tous logés à la même enseigne.
Alors que j’étais très malade, ce monstre sans cœur m’emmena et m’abandonna sur la rue sans aucun remord. J’errai, me trainai pendant plusieurs jours dans un petit chemin. J’étais agonisante, c’est alors que le miracle tant attendu se produisit. Des responsables d’un centre d’accueil et de revalidation m’ont aperçu et m’ont immédiatement prise en charge. Grace à leur dévouement et leur amour, j’ai retrouvé la santé, le bonheur, la joie de vivre. Cela ne s’est pas fait en un jour, ça n’a pas été facile après les terribles moments que j’ai vécu de faire confiance à l’être humain.
En un peu moins de 4 ans, j’ai appris le bonheur, je reçois une nourriture et des soins vétérinaires de qualité, beaucoup d’attention. Je pouvais m’ébattre en toute liberté au jardin et ma merveilleuse famille me voue un amour sans limite. Je connaissais les paniers moelleux, le lit confortable, les fauteuils agréables, bref le bonheur.
L’immense bonheur, chaque année avec les petits protégés et ma famille chérie, j’allais en vacances. Il faut arrêter de défendre les collectionneurs d’animaux comme certains collectionneurs de timbres ou de coquillages par exemple. Ces individus peuvent essayer de faire croire qu’ils aiment les animaux, ils ne sont absolument pas crédibles car aimer les animaux, c’est d’abord en prendre soin et les respecter.
Peut-on appeler sauveurs d’animaux ces immondes individus qui prennent des dizaines voire des centaines d’animaux et qui les font vivre dans des conditions dignes de camps de concentration pour animaux innocents. Ces individus qui sont souvent très agressifs, méchants, perturbés, qui vivent dans un manque total d’hygiène, de respect, d’autrui, des lois, d’eux-mêmes et de dignité.
J’ai vécu dans ces mouroirs, j’ai vécu les coups violents, les insultes, les menaces, des accouchements atroces, des bagarres entre les meutes qui se terminaient en boucherie, des pauvres petits animaux qui à peine décédés dans d’affreuses souffrances étaient déjà remplacés le jour même par d’autres futurs martyres.
J’ai eu faim, soif, je n’avais jamais été vaccinée. Dans ces mouroirs, on récolte partout de l’argent soi-disant aux profits des animaux martyres qu’ils entassent dans leurs dépotoirs mais en réalité, tout cet argent, à quoi sert-il ? ces magouilles ne se privent pas eux et tous ces royalties engendrées auprès des naïfs ne règlent en rien le sort atroce des animaux de ces véritables mouroirs.
SVP, défendez-nous, soignez-nous, prenez soin de nous, veillez à notre bien-être, respectez-nous, aimez-nous comme nous vous aimons, nous vous le rendons au centuple. Comme vous, nous vivons, nous souffrons, nous aimons les câlins, le bonheur, la vie quand elle est belle.
Encore merci à ma merveilleuse famille que je garderai dans mon petit cœur pour toujours et qui ne m’oubliera jamais.
Je suis décédée l’année dernière à l’âge de 16 ans.
Babette
Lorsque nous avons trouvé Babette, elle était mourante, gale, cachectique, hématomes sur tout le corps, fractures, infection importante suite à des accouchements des plus cruelles.
Nous avons entrepris de longues mais fructueuses recherches pour connaitre son parcours qui nous ont permis de mettre à jour avec certitude ce que cette petite chienne extraordinaire, de gentillesse, d’amour, de fidélité avait vécu son courage, nous a permis de vivre de très nombreuses années avec elle.
Babette n’avait jamais reçu aucun vaccin, pas d’identification.
Avant de nous connaitre, elle n’avait jamais approché un vétérinaire.
Nous ne l’oublierons jamais et elle nous manque tellement.
Christiane ROUFOSSE