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PERCEPTION DU CHIEN : la présence d'un chien dans une maison interdirait aux anges de la visiter !
Les religions monothéistes ont évolué lentement
" Il se pourrait bien que, pendant longtemps, l'homme n'ait guère eu de rapports de familiarité prononcée avec le chien. C'était avant tout l'agressivité de ce dernier qu'il exploitait, pour la chasse, la garde des habitations, celle des troupeaux, la guerre ...•• , constate Bernard Denis, professeur à l'ENV Nantes, président de la société d'ethnozootechnie. Le chien, par ses activités de charognard, de nécrophage, a souvent été assimilé, dans la mythologie, à la mort, aux enfers (l'au-delà pour la religion gréco-romaine). Les Mexicains allaient même jusqu'à élever des chiens spécialement destinés à accompagner les morts dans l'autre monde. Plus tard, au XlXe siècle, des recueils évoquent des chiens errants vivant en toute impunité à Constantinople. Un grand nombre de villes considéraient alors que le chien pouvait être un véritable fléau pour le citadin, bien qu'il était nécessaire au nettoyage des rues (ingestion des détritus des hommes).
Dans la Bible, le chien est " un animal famélique et vorace. Il dévore les hommes repoussés par Dieu suite à leur conduite. C'est aussi "un ennemi dangereux " , considéré comme aussi redoutable que le lion ou le taureau. il est méprisable, on lui laisse ce qu'une autre bête a déjà entamé ; pas. question donc de lui donner du pain, C'est « un animal impur». Selon la loi mosaïque (doctrine datant de l'époque de Moise) : « ceux des animaux àquatre pattes qui marchent sur la plante des pieds, vous les tiendrez pour impurs; quiconque touchera leur cadavre sera impur jusqu'au soir."
Dans le judaïsme, le Talmud n'est pas forcément favorable au chien : on ne devrait pas entretenir de chien, à moins qu'il ne. soit "tenu à l'attache pendant le jour et relâché la nuit.", "Celui qui élève des chiens est comme celui qui élève des porcs". Pourtant, des contradictions apparaissent dans le Talmud. Ainsi, dans les textes évoquant la Pâque juive, il est précisé qu'un homme doit "refuser d'habiter dans une ville où aucun chien n'aboie". En fait, comme le souligne Bernard Denis, "ce qui compte avant tout pour la religion juive, c'est cequi est utile à l'homme".
Dans le christianisme, le chien peut devenir à la fois un être à repousser ou un compagnon fidèle, saint Athanase voit en lui un instrument du diable, saint Basile un fidèle compagnon protégeant lemaître contre le malfaiteur.
Pour saint Augustin : les bons chiens veillent et aboient pour la maison et pour le maître et pour le troupeau et pour le berger". Il est impossible de dissocier le chien, la chasse, saint Hubert et saint Eustache. Bref, au fil des siècles, le chien prend .une place importante dans cette religion, au point que l'abbé Jean Gautier consacre un chapitre entier à la question: "Que devient l'âme des bêtes après la mort ?"
Au premier abord, l'Islam considère le chiencomme impur aux yeux de la loicoranique. La surpopulation de chiens errants aurait poussé le prophète à faire exterminer tous les chiens. Cependant, il n'appliqua jamais la décision, considérant, à juste titre, que le chien est avant tout une créature d'Allah et qu'il peut être utile à l'homme. En revanche, la présence d'un chien dans une demeure interdit aux anges de venir la visiter. Ce qui a, de nos jours uneconséquence directe : le "stationnement" des chiens dans les cages d'escaliers ou-dans les caves d'immeubles. Ou encore dans les coffres de voiture ...
Transmis par Bernadette Bressard