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Les chiens de l'Est entraient par Liège
En quatre ans, la fraude fiscale est estimée entre 120 et 150 millions.
Un vétérinaire aurait fourni 37.000 carnets de vaccination pré-imprimés.
Le 5 février dernier, nous vous relations le démantèlement d'une importante filière de trafic de chiens en provenance de Slovaquie. Les gendarmes avaient investi à l'aube un tout nouveau chenil, le Relax Dog à Saive dans la région liégeoise, exploité par un couple de Français.
Ce chenil était soupçonné d'avoir fait transiter ces quatre dernières années des dizaines de milliers de jeunes chiens en provenance des pays de l'Est pour les revendre en partie sur le marché belge, mais surtout en France Et la moisson de documents emportés a confirmé largement ces soupçons.
En effet, d'après nos informations, les gendarmes ont mis la main sur un important stock de carnets vétérinaires: vierges de toute mention particulière mais avec des certificats de vaccination pré-cachetés. Cinq vétérinaires de la région sont dans le collimateur pour avoir fourni ces carnets sur lesquels les trafiquants n'avaient plus qu'à apposer la race et la couleur du pelage du chien. Pour un seul d'entre eux, exerçant au pays de Herve le nombre impressionnant de... 37.000 carnets est avancé.
Cette technique avait l'avantage de “ nationaliser ” ces chiens venus de l'Est, ce qui leur donnait plus de crédit auprès des acheteurs et donc plus de valeur. La même opération, semble-t-il, se déroulait une fois arrivés en France.
Cette fausse vaccination ajoutée au problème de promiscuité des chiens au cours des transports, explique le nombre élevé de cas de maladies relevées chez ces chiots (Carré, typhus. parvovirose...) et les nombreux décès qui en découlent (voir témoignages ci-dessous).
100.000 chiens ?
Il est très difficile de se faire une idée exacte du nombre de chiens qui ont transité par le chenil de Relax Dog en 4 ans d'exploitation. Mais si l'on établit une extrapolation à partir de ce premier vétérinaire, le chiffre de 100.000 chiens n'est pas improbable.
Ces chiens étaient achetés quelques centaines de francs aux paysans de Slovaquie et revendus quelques milliers après être passés dans ce chenil. Puis, plus de 10.000 ou 20 000 F sur le marché français.
L'annonce de ce démantèlement a réjoui de nombreuses associations de défense des animaux qui dénoncent depuis des années ce trafic de chiens, “Alors que. disent-elles, dans le même temps, on est obligé d'euthanasier à tour de bras par manque de familles d'accueil ”. Certaines d'entre elles ont même l'intention de se porter partie civile.
Aucune inculpation n'a encore été délivrée à l'heure actuelle. Les documents financiers saisis sont analysés par un expert-comptable tandis que l'ordre des vétérinaires sera prévenu des agissements peu scrupuleux de certains de ses membres.
Luc Gochel, Journal "La Meuse" , 07/03/98